L’alcool, c’est bon pour la santé !!???
L’alcool, aussi appelé « éthanol », est une boisson que bon nombre d’entre nous consommons régulièrement. À vrai dire, plus de 80 % de la population adulte européenne consomme de l’alcool de manière régulière. Mais, que se passe-t-il concrètement dans notre corps quand nous ingurgitons de l’alcool ? Les études ayant montré des bienfaits sur l’alcool… sont-elles réellement fiables ? Quelles sont les véritables vérités sur l’alcool ? Tant de questions auxquelles les scientifiques ont précisément trouvé des réponses. Accrochez-vous, voici quelques explications.
À quel moment l’alcool entre-t-il dans la circulation sanguine ?
Le premier endroit où l’alcool entre en contact avec la circulation est votre bouche ! Et oui, l’intérieur de votre bouche est tapissé d’un tissu muqueux qui permet, non seulement de garder l’entièreté de votre cavité buccale humide, mais aussi d’absorber l’alcool. La quantité absorbée à cet endroit est absolument minime, pourtant sachez que juste le fait de goûter un alcool met votre circulation sanguine en contact avec celui-ci. Le second endroit est l’estomac, où 10-15 % de l’alcool est absorbé également par un tissu muqueux. La majorité sera, par la suite, absorbée au niveau de l’intestin grêle via le mésentère.
2. Que se passe-t-il au niveau des principaux organes de notre corps ?
A) Le foie
Le foie possède une enzyme appelée alcool déshydrogénase qui va convertir l’éthanol en acétaldéhyde. L’acétaldéhyde, encore plus toxique que l’éthanol, va directement être transformé par le foie en une substance plus saine : l’acétate. Ces deux étapes sont nécessaires et essentielles pour le bon fonctionnement du corps. Par exemple, dans le cas de l’ingestion d’une trop grande quantité d’alcool, votre foie ne sera plus en mesure de faire la seconde étape. L’acétaldéhyde étant vraiment trop toxique, votre corps utilisera sa dernière solution : vous faire vomir ! Si cela vous est déjà arrivé, votre corps vous a tout simplement sauvé la vie.
B) Le cœur
Le cœur, ce fameux organe infatigable, enverra l’alcool dans tout votre corps, excepté dans vos os et vos graisses. C’est impossible au niveau de vos os, car trop durs et presque impossible au niveau de vos graisses puisque l’éthanol est, contrairement aux graisses, soluble dans l’eau (faites l’expérience, il est impossible de mélanger de l’huile (graisses) avec de l’eau). À par cela, tout le reste de votre corps entrera en contact avec l’alcool.
C) Les poumons
À la base de nos poumons, nous avons tous ces sacs aériens creux (les alvéoles pulmonaires) entourés de capillaires. À ce niveau, l’éthanol va s’évaporer et entrer dans nos poumons. Grâce à cela, nos amis policiers sont en mesure de calculer notre taux d’alcool dans le sang en calculant le taux d’éthanol présent lorsque vous expirez à travers un alcootest.
D) Le cerveau
L’alcool entre en contact avec votre cerveau, et donc avec sa matière grise (tous ses neurones et neurotransmetteurs). Ce qui vous donnera du plaisir, de l’euphorie, une diminution de vos inhibitions, de vos capacités cognitives et de vos réflexes. Et, il entre aussi en contact avec sa matière blanche, son hypothalamus et son hypophyse. Cet axe hypothalamo-hypophysaire contrôle l’entièreté de votre système hormonal. L’éthanol, en contact avec la matière blanche, déclenche une augmentation de la sécrétion de cortisol (hormone du stress) et d’adrénaline.
3. Que disent les études sur la consommation d’alcool ?
Malheureusement, la majorité des études montre qu’une consommation, même minime, d’alcool est mauvaise pour la santé. Cela endommage la quasi-totalité des organes, cause des cancers, de l’hypertension artérielle, AVC… Contrairement à la nicotine (substance se trouvant dans la cigarette) qui n’a besoin que d’ 1 heure pour être évacuée du corps, l’alcool demande 72 à 240 heures pour être éliminé complètement. Oui, oui, après une grosse « cuite », où vous avez bu plus que de manière raisonnable, votre corps aura besoin jusqu’à 10 JOURS complets pour récupérer. Les effets néfastes ne cessent d’être prouvés et il est aujourd’hui très difficile de rencontrer une personne prête à vous prouver que l’alcool est bon pour la santé. Mais, qu'en est-il de ces fameuses études montrant les bienfaits de l’alcool ?
Ces études sont généralement financées par les firmes produisant ou vendant de l’alcool. Celles-ci cherchent à tout prix la mise en valeur de leur produit. Ces études sont réelles, mais ne prennent en compte que les éléments qui les valorisent. Laissez-moi vous donner un exemple. L’une des études les plus populaires est celle de Holahan ayant montré une augmentation de la durée de vie chez les personnes buvant 1 à 2 verres d’alcool de manière quotidienne. Ils ont pris 1824 individus entre 55 et 65 ans. Ils les ont divisés en 2 groupes. L’un ne buvant pas d’alcool et l’autre buvant de l’alcool de manière quotidienne, mais sans excès. Après 20 ans, les résultats montrèrent qu’un plus grand pourcentage de personnes n’ayant pas bu d’alcool était décédé. Conclusion, l’alcool augmente la durée de vie. Mais, en réalité, ce qu’ils n’ont pas pris en compte, c’est la cause de la mort. La majorité des personnes de cette étude ne buvant pas d’alcool était déjà malades ; diabète, cancer, problèmes rénaux… Avec ou sans alcool, ces personnes étaient déjà condamnées à mourir plus tôt…
Aucune étude sérieuse, ayant pris tous les éléments en compte, n’a su prouver que la prise de l’alcool pouvait être bonne pour la santé.
4. L’alcool améliore le goût !?
Encore une fausse idée ! On a tous déjà entendu qu’un steak avec un bon verre de vin est bien meilleur. En réalité, votre steak est-il meilleur, parce que votre verre de vin améliore son goût ou tout simplement, il vous semble meilleur grâce au shoot de dopamine (hormone du plaisir) que libère votre cerveau grâce à celui-ci ?
Il a été médicalement prouvé que l’alcool paralyse les papilles gustatives, et donc diminue le goût. De plus, le goût en lui-même de l’alcool n’est pas très bon. Souvenez-vous de votre premier verre d’alcool… Quel était son goût ? Pas super en effet. Faisons une petite analogie. Avez-vous déjà travaillé dans un endroit où cela sent mauvais ? Peut-être pas. Mais, en vérité, vous verrez, si vous en faites l’expérience, les premiers jours risquent d’être durs à supporter. Après quelques semaines, voire quelques mois, vous ne sentirez plus l’odeur. Comme si la mauvaise odeur n’existait plus. Eh bien, c’est la même chose avec l’alcool ! Vos premiers verres ne sont pas très bons, mais les suivants semblent être meilleurs et pourtant, le goût reste le même.
L’alcool améliorant le goût n’est en vérité qu’un énorme coup de marketing permettant de vendre encore et encore plus d’alcool. L’alcool vous donnera la sensation de plaisir et la sensation d’étancher votre soif. En revanche, en aucun cas, elle améliorera le goût de votre repas.
5. Chef, un p’tit verre, on a soif !
Cette sensation dans laquelle plus on boit, plus on a l’impression que l’on a soif. À quoi cela est-il dû ?
Nous l’avons vu précédemment, l’alcool agit sur notre cerveau. Notamment, sur l’hypophyse qui régule nos hormones. Et, l'éthanol va agir sur une hormone en particulier : L’ADH (Anti-Diurétique Hormone). L’ADH permet de contracter les cellules sanguines de vos reins. Ceci permet d’avoir moins de sang filtré par ceux-ci et donc de produire moins d’urine. De plus, cela permet aux électrolytes (composés assurant au corps le maintien de son eau) de rester dans votre corps. L’alcool va tout simplement diminuer la production ADH et entraîner une sur-production d’urine et une perte d’électrolytes. Entraînant alors une déshydratation du corps.
Plus on boit de l’alcool, plus on se déshydrate et au plus, nous voudrons étancher notre soif en buvant un verre de plus. Penser à bien boire de l’eau lors de vos soirées arrosées. Cela vous permettra de rester hydraté et d’éviter des symptômes comme le mal de tête.
6. Conclusion.
La consommation d’alcool est mauvaise pour la santé et ce, quelle que soit la quantité et la fréquence. Faut-il cependant arrêter complètement l’alcool ? Ce choix vous appartient et dépend de vous. La majorité des personnes vous diront : “le juste milieu et la parcimonie sont souvent les meilleures solutions”. Mais, où est le juste milieu et où est la limite quand « juste un peu » est mauvais pour notre santé ?
Références.
Book : This Naked Mind: Control Alcohol, Find Freedom, Discover Happiness and Change Your Life